Vois ton double qui depuis des lustres
sur ta route te suit ou te précède
dans le fatras de ta sublime ignorance
parmi les bulles de ton gigantesque égo
L’enfant jeté à la mer
suffoquant de peur
ignorant des règles aquatiques
coule à pic
comme l’être se noie dans son mental
n’ayant pas appris à nager dans sa tête
Penché au miroir du lac
il voit son image
mais ne sait pas que son image
n’est pas que son image
mais le reflet du corps
montrant l’essence du double
Perdu dans l’eau trouble de ses illusions
il ne sait pas qu’il est deux
et que le plus malin
n’est pas celui qu’il croit
En double aveugle il marche
son troisième oeil fermé
et sur la terre aride, inculte
il tombe échevelé, hagard
riant de peur à la folie
inconscient de la paix du sourire
Au plus profond de la solitude
est le cœur même de la vie
Ecouter le silence de mort du cerveau
et trouver la porte secrète de l’esprit
où l’étoile scintillante de l’amour
nous guide vers le cadeau royal
le plomb transmuté en or
l’autre dimension de soi-même
Lorsque le double devient soi
la part de soi qui était mal
s’y dissout et s’y moule
Enfin visible à l’œil nu
il se promène dans le monde
dans l’absolu de sa plénitude
irradiant la paix, l’amour
l’ordre et l’harmonie |