Il faut être un homme
bien solide et fameux
pour supporter sans maldonne
de l'enfant le lourd adieu
L'enfant qui part
levant la main
cachant ses yeux
sans retourner ses pas lents
vers le terrain de ses jeux
L'enfant va vers celle
qui lui tend les bras
Adieu berceuses
Adieu nacelles
Il part avec celle-là
Il faut être un homme
Il faut être le.père
pour regarder dans sa forme
quand l'enfant part
le désert
L’enfant agite encore
la main
Il s'éloigne tristement
mais sans remords
tout en grimpant la montagne
L'enfant va vers celle
qui déjà le possède
Sans pourtant être belle
à tout jamais
elle l’obsède
Il faut être un homme
pour regarder son fils gravir
les rocs de sa vie d'homme
pour regarder l'enfant mourir |