Dans les yeux des enfants                                 
la noirceur de la guerre
des visages charmants
rabougris de misère

Ils ont des jambes
pour jouer et pour courir
mais ils courent et tremblent
de peur de mourir

Ils ont des mains
pour cueillir des fleurs
mais leurs mains
ne cueillent que des pleurs

Leurs yeux noirs agrandis
par l'horreur de la guerre
quêtent la sympathie
au milieu de l'enfer

Ces bouches déformées
tout au bord du sanglot
ces petits corps crispés
Trouvez-vous cela beau ?

Ces yeux pleins de reproches
qui oublient de sourire
scrutant nos coeurs de roche
vous laissent-ils dormir ?

La guerre leur a tout pris
jusqu'à leur air confiant
La guerre c'est leur vie
sans papa, ni maman

Seuls, ils errent sans fin
à travers les décombres
tels de tristes témoins
ils ne sont que des omhres