Mont banalement 
                    rond 
                    Mont des quatre vents 
                    ta poésie répond  
à ce que j'en attends 
                    Le vent siffle à 
                      tes oreilles 
                        et moi 
                        je m'inspire de ta merveille 
                         
                        Le vent chahute dans l'herbe rase  
                        qui gémit comme la chute répétée  
                        d'un vase précieux  
                    Mont suprême et solitaire  
                      nu, recouvert d'une peau  
                      de landes et de pierres  
                      Mont si peu haut 
                      aride, enceint d'un rempart d'ajoncs  
                      clairsemé de pins rabougris 
Ô Mont ! Tu domines la mer  
                      qui se confond avec la terre  
                      là-bas, tout au fond 
                       
                      Quand le soleil s'attarde  
                      le soir sur ton fleuron  
                      vient l'heure où poètes et bardes  
                      aspirent à communier 
à la magique sainteté de ce lieu recueilli  
vibrant d'austère simplicité 
                    Mont ! Religieux sanctuaire  
  où les prières psalmodiées du vent  
  arrachent à la terre un parfum de noblesse  
  mêlé de pauvreté  
  mêlé de hardiesse et de sécurité 
   
                      Mont ! Voici que je redescends vers la vie 
                      vers des gens qui n'ont pas compris  
                      que tu peux être si beau, le soir, dans l'intimité  
Ô Mont si peu haut, fier de ton humilité 
                    Menez Hom !  
  Mont déshérité  
  abandonné des hommes  
  qui ne viennent que l'été  
  pour admirer le paysage 
  sans méditer, sans solitude 
  marquant à peine leur passage  
                    d'un peu de gratitude  |