Dans le bidonville de la vie
j’ai déniché un homme à la peau douce
Il est blanc
Celle des noirs aussi est douce
Par malheur, il est loin
Un ticket de train suffirait, pourtant
Au pied de la tour Eiffel, je m’assieds
tranquille et triste
pour t’attendre, toi, Tendresse
Grosses lunettes pour voir de loin
Je ne vois que s’enfuir les pigeons
parce qu’un bruit trop fort
bruit de manque d’Amour
a explosé
Avachis à mes pieds
les mendiants de la lubricité
Lorsque je l’apercevrai
je mendierai la Tendresse
Aveugle, au détour d’un couloir
elle vient vers moi, sans me voir
rien que du vide autour d’elle
avec un simple T
pour guider son chemin
et la lenteur de l’escargot
Déjeuner à la table des riches
où l’amour est servi
dans les douces alcôves
et dans la main des dieux
Les cinglés du Sexe
roucoulent en liberté
dans les rues de la cité
maquillages, excentricités
Affabuler à qui mieux mieux
masqué de royaux sourires
pour enfin, cadeau de feu
baiser ce beau cul, le fourbir
Loin des souillures
reste le rire plongeant du dégoût
Ce soir, je passerai la serpillière
puis me hausserai vers l’Amour
Aimer un homme à la peau douce
qui fait l’Amour et la Tendresse
En pensée, je vivrai
la délicatesse des bras chauds
doux de peur de blesser
et des baisers majestueux
T comme Tendresse
Les cinglés du sexe
deviendront pâles et maladifs
Engeance à son déclin
Puis s’engendrera la délicate ethnie
des hommes à peau douce
nouvelle génération
« T comme Tendresse » |