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romans et documents publiés à la rentrée.
C’est une déferlante, une lame de fond, un raz-de-marée.
Qui
a dit que la chose écrite se mourait ? On n’a jamais
tant écrit : mails, SMS, carnets de route, journaux
de bord. Jamais tant publié non plus. Mais lu ?
L’édition est le seul secteur où l’offre
dépasse
de très loin la demande.
Contre : les libraires, fatigués, épuisés
d’ouvrir des caisses, de placer des livres sur les rayonnages,
de les remballer la saison achevée, de les retourner
à l’envoyeur, l’éditeur.
Contre : les attachées de presse débordées
qui ne peuvent s’occuper de tous les auteurs.
Contre (allez, soyons sincères) : les auteurs, un peu
fâchés d’être si nombreux à
se disputer les faveurs du public, quand on sait que
si peu d’élus réussiront à surnager,
sans parler de ceux qui ne se feront jamais une vraie
place au soleil des médias.
Contre : les critiques littéraires, submergés
par l’offre trop abondante.
Contre : les lecteurs dont la tête
tourne devant tant de parutions qu’ils n’auront jamais
le temps de lire.
Alors,
est-ce une fuite en avant que cette avalanche ? Oui
et non.
Car pour le lecteur, le vrai, quel bonheur d’entrer
dans une librairie, de découvrir le texte qui
va procurer un moment de plaisir, ou de détente,
celui qui fera rire ou pleurer, trembler ou réfléchir.
Il faudrait
plus de dix vies pour lire tous les livres.
Mais quel
luxe, aujourd’hui, d’avoir ce choix. |